Non d’un petit bonhomme, depuis quand faudrait-il choisir entre le pénis et l’homme dont il est l’hôte ?
Et pourtant, si cette petite phrase peut prêter à sourire et ne pas avoir le moindre sens, dites-vous que malheureusement, beaucoup de Loulous ne voient que le pénis qui s’exhibe devant leurs yeux gourmands et pas l’homme à sa juste valeur, porteur de cet objet de toutes les convoitises…
Alors oui, cette phrase prend tout son sens, lorsque nos critères s’arrêtent à la courbe d’un phallus plus qu’aux valeurs d’un être humain. À la beauté de ce sexe bandé plus qu’à l’homme tendre désirant peut-être qu’on le voie autrement que comme un biscuit.
Car, ne rêvons pas les Loulous, certains ne l’admettront pas ici, mais de nombreux gars préfèrent tenir une belle quéquette dans leurs mains durant quelques minutes, qu’étreindre une belle personne un bout de leur vie. C’est ainsi. C’est physiologique chez beaucoup de Loulous et ils ne peuvent pas y faire grand-chose… C’est plus fort qu’eux. Ils ne peuvent s’empêcher de convoiter d’autres pénis plus que désirer un cœur aimant à aimer.
Ce désir insatiable qu’ils peinent à gérer est-il compatible avec la clarté de leurs sentiments, souvent confus lorsqu’ils voient un beau sexe tendu se profiler devant leurs yeux ? Pas si sûr qu’on soit tous lotis à la même enseigne de ce côté-là et dotés des mêmes envies. Enfin si… à en entendre certains, ce n’est jamais l’envie qui manque, mais lorsque ce petit malaise a été consommé après l’effort, le plus souvent, malheureusement, ces amants promettant la lune et du romantisme à foison se débinent pour aller butiner ailleurs. Satisfaire ce besoin viscéral dont ils diront être les victimes comme si c’était une fierté…
Serait-ce les restes d’un machisme s’appliquant même à nous, les Loulous aimant d’autres Loulous ? Peut-être bien. À moins que notre nature ne puisse être esquissée quoique l’on fasse et qu’on dise…
Mais cela voudrait dire que tous ces mecs se tenant par la main en se regardant dans le blanc des yeux d’un air amoureux se forcent et vont contre leur nature propre.
Cela voudrait dire que c’est inné chez tous les petits d’hommes que nous sommes, et ça, que nous aimions la saucisse ou les huitres… Que notre statut de reproducteur en tout bon animal demande toujours son dû quoi que l’on fasse…
On a tous succombé à la cambrure d’un zob attrayant et prometteur, mais avons-nous fait ou faisons-nous ou ferions-nous notre vie avec ce même pénis ? Pas sûr que nous puissions nourrir le même intérêt pour cet objet et que cet objet, sans nous heurter à son hôte qui pourrait s’avérer bien différant de ce que nous avions imaginé pour autant que nous avons imaginé quoi que ce soit. Et pas certain non plus que vivre à deux soit le souhait de tout le monde. Même si la plupart vous diront le contraire, cherchant en vain l’âme-sœur, le nombre de célibataires se lamentant sur leur sort est parlant. Flagrant. Et je peux dire ici sans avoir peur de me tromper que beaucoup de personnes, car il ne s’agit pas que des hommes, n’ont guère envie de se mettre en ménage avec quelqu’un. Ils veulent leur indépendance à tout prix, quitte à sacrifier sur l’autel le seul amour qu’ils ne connaitront jamais.
Alors pour revenir à notre sujet le plus sincèrement possible, il est bien clair que le pénis du Loulou se désapant devant nos mirettes à une importance. Quoi que l’on dise pour nous défendre de cet état de fait quitte à brandir à outrance les bienfaits de la beauté intérieure, il arrive assez souvent que nous ne trouvions pas chez l’homme avec qui l’on veut partager notre vie, le pénis que nous espérions conquérir et tenir chaque matin lorsqu’il se tend vers les rayons du soleil. Mais nous nous en contentons, parce nous aimons l’homme qui nous émeut, nous fait rire, nous rend vivant et beau. Ou alors nous partirons, parce que ce besoin d’esthétisme et de fantasme à assouvir sera plus fort que tout.
Nous avons la chance, nous les Loulous, de ne pas avoir à suivre de schémas hétéronormés tout tracés ; de pouvoir construire notre couple selon nos critères et nos besoins, peut-être qu’aimer un homme pour ses valeurs et sa tendresse et s’accorder de temps à autre, avec son accord bien sûr, une petite friandise pour combler ce que l’on ressentira comme un manque, sera la panacée pour être heureux. Pleinement heureux. Peut-être n’aurons-nous pas à choisir et surtout, pas à nous cacher pour satisfaire ce petit manque qui s’estompera avec le temps, et c’est peut-être ça la bonne nouvelle…
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Tom Huxley Auteur 