Quoi de mieux que de mettre en image les premiers mots de futures histoires qui vous attendent… Je prends tant de plaisir à les écrire. C’est un pur bonheur. Du taf, certes, mais que du bonheur, d’autant plus qu’il y a une collaboration avec Didier. J’ai intérêt à marcher droit…

Extrait Inédit Premiers Émois :
Ma bande de boys l’admire et l’envie pour la même raison, même s’ils ne l’avoueront jamais. Parce que Seb, c’est du lourd, question sexe. Il ne parle que de ça. Enfin, que de sa pine et tout ce qu’il essaie de faire avec. On est en extase devant ses prouesses. C’est simple, Seb, c’est l’aventurier cul par excellence. Un missile, une tête chercheuse à la conquête du plaisir, et peu importe qu’il s’écrase sur un no man’s land ou dans les plaines chaudes du plaisir. C’est notre éclaireur, il trace la route des puceaux honteux que nous sommes, et ne se prive pas de nous le faire remarquer.
On aimerait tous lui ressembler et être autant à l’aise avec ce sujet délicat. Mais en ce qui me concerne, ses conneries et ses expériences sensorielles qu’il nous lance à la tronche ne me transportent qu’à moitié. Même si j’ai quelques fois participé à des branlettes collectives, Seb nous ayant mis au défi et cloué au pilori, je ne conçois pas mon avenir charnel comme telle alors que pour les autres, cela semble leur suffire. Non, moi, ce qui me fait m’attacher à Seb, c’est l’espoir qu’on fasse l’amour un jour. Enfin, vraiment l’amour.

Résumé :
Tout oppose Connor et Ryan. Leurs aïeux républicains pour l’un, loyalistes pour l’autre, leur métier, l’un biologiste-acousticien sous-marin œuvrant pour Greenpeace et mesurant les bruits pour mieux comprendre l’impact humain sur les cétacés ; l’autre géophysicien et faisant du bruit pour trouver des filons pétroliers sous-marins. L’un étant battis comme un catcheur et l’autre presque androgyne… appelé l’elfe rouge par ses opposants.
Lorsqu’ils sont embarqués sur le bateau sismique offshore « Nebulla », afin d’évaluer les potentielles nuisances pour l’un si jamais l’autre devait confirmer un filon, l’antagonisme qui les oppose va s’affirmer.
Devant partager la même cabine pour le pire comme pour le meilleur, chacun devra y mettre du sien pour comprendre l’autre. Cupidon pourrait bien les frapper en plein cœur et les emmener dans une Lune de fioul improbable.

Extrait Inédit L’Entaille, Destin Sinistré :
Il a mis pour l’occasion, son tee-shirt préféré de deux tailles trop petites. Le seul lui semblant digne de la ville où il se rend pour épouser ce nouveau départ. Une copie usée, même si le coton est de bonne qualité.
Il ne s’en rend pas compte, mais cela ne fait qu’attiser les regards. Envieux pour la plupart. S’arrêtant sur les plissures de ses muscles abdominaux dévoilées sans pudeur, sur la couleur dorée de sa peau gorgée de soleil et invitant aux baisers.
C’est ce jour, dans ce train du Sud de l’Italie qu’il nait pour la première fois. Comme si on lui avait tenue la tête sous l’eau tout ce temps. Comme si on lui avait volé toutes ces années. Une naissance libératrice, aucunement douloureuse. Garante d’un avenir meilleur, voire, heureux. En tous cas, moins sombre que ce petit bout d’existence entamé jusqu’ici.
Il est pauvre, sans le sou, mais cela ne fait rien car il se dirige vers le Nord, là où les riches y foisonnent, là où la vie explose de paillettes, là où la mode s’impose en grande imposture, mais ça, personne ne le souligne jamais. Elle est la promesse d’une vie rêvée, voire convoitée par le plus grand nombre.
Il ne sait pas où mettre ses mains. Trop grandes, trop belles, elles tentent de cacher son visage lorsqu’il sourit ; tantôt elles se posent l’une sur l’autre, se tapotant énergiquement et battant une mesure imaginaire, tantôt ses doigts se tordent nerveusement. Ses cuisses puissantes coincent un bocal pour qu’il ne bascule pas sous les secousses du train. Un papillon se débat à l’intérieur. Un magnifique papillon orange et noir, comme ceux qu’il a vu dans un magazine un jour qu’il attendait son frère chez le médecin. Il ne savait pas bien lire, n’allant que très peu à l’école pour au moins ne pas lever les soupçons, mais il put déchiffrer la vie et le voyage extraordinaire des Monarques, un papillon partant du Canada et traçant sa route jusqu’au Mexique, quitte à mourir en route pour renaître afin d’aller jusqu’au bout de cette mission de survie pour l’espèce. Il fut fasciné par ces papillons et leur destin, leur force et leur pugnacité à faire perdurer la vie. Il se compara souvent à eux, et cela l’aida à bien des reprises, lorsqu’il serrait les dents tandis que les sévices le frappaient sans vergogne. Il se promit à maintes reprises de les suivre un jour dans leur périple, croyant peut-être naïvement qu’il guérirait enfin de ce passé trouble.

Extrait Inédit Basculement 2036 :
Il se souvient à présent de leur rencontre. C’était… c’était ce jour abominable ou on le fit avancer sur un terrain miné avec d’autres hommes. Cet effrayant moment où il sentit l’odeur de la chair de ses amis collée sur sa joue. Le trou noir qu’il accusait jusque-là quant à l’issue de cette scène est comblé, maintenant tout est plus clair dans son esprit.
Il se revoit continuer à avancer sous les balles des sbires du gouvernement tandis que des résistants l’encouragent à poursuivre sa route en leur direction ; l’encouragent et le guident, pour lui éviter d’exploser sur une mine artisanale qu’ils ont placée eux-mêmes quelques jours auparavant.
Un visage de l’autre côté des barricades de fortune se devine plus que les quelques figures crasseuses l’accompagnant. Une voix s’entend mieux au milieu de cette horreur. C’est comme s’il la connaissait, comme s’il était complice de longue date avec l’homme qui l’encourage plus que ses frères de combat, jusqu’à ce que ses doigts tendus vers lui attrapent les siens et le tire contre lui. Sa chaleur l’irradie, malgré ses nombreuses blessures, son odeur l’envoûte instantanément. Il ne le connaît pas, mais il sait que c’est lui, que c’est l’homme de sa vie qui vient de l’étreindre. Du reste, ils n’arrivent pas à se séparer, des infirmiers doivent les décoller pour donner des soins à Martin. C’en est troublant. Tous les observent avec suspicion et interrogation. Tous relèvent l’amour de deux êtres qu’ils devinent déjà complices.
Martin est trop mal en point pour bien réaliser cela à ce moment-là, mais c’est maintenant qu’il réalise combien ce contact, a dû leur paraître surréaliste voire, surnaturel. Même eux ne comprenaient pas vraiment ce qui leur arrivait.
« Je m’appelle Ben » a juste le temps de dire cet ange dont Martin semble avoir rêvé. Mais Ben est bien réel, il ne lâche pas sa main jusqu’au véhicule qui l’emmène. Il ne la lâche pas non plus, une fois installé dans le Van de fortune faisant office d’ambulance. Et il la serre encore plus fort une fois tous arrivés sains et saufs au campement, sur la table d’opération lorsqu’on le charcute de haut en bas.
À son réveil, deux jours plus tard, Ben semble ne pas avoir bougé de place et toujours avoir tenu entre ses doigts la main de Martin. Il ressent la chaleur diffuse dans sa main lorsqu’il entrouvre un œil enfle, l’autre étant protégé par des pansements, et qu’il tombe sur ce magnifique visage.
— Ça va ?
— …
Martin ne dit rien, doit reprendre ses esprits, il ne comprend pas la situation ni pourquoi ce type lui tient la main. Il a peur. Les sévices subits par ses gardes avaient déjà fait des dégâts et lui conseillaient la prudence. Cela faisait des mois qu’on ne l’avait touché. Qu’il n’avait eu de contact avec qui que ce soit y compris les prisonniers avec qui il dormait.
— Je m’appelle B…
— Ben ! chuchote-t-il, la mâchoire en compote et crispant son visage sous la douleur.
— Tu te souviens de mon nom ?
— Tu… tu n’es pas un ange ? tente-t-il de plaisanter en sentant ses côtes le relancer.
— Non, malheureusement.
Un silence les laisse un instant perplexes.
— Tu nous as fait peur, Martin ! continue-t-il, une légère pression de ses doigts sur son épaule.
— Tu sais comment…
— Tu nous l’as dit quand on t’a amené ici.
Il marque une pause, ravale sa salive et un sanglot qu’il ne peut dissimuler.
— J’ai cru que j’allais te perdre ! reprend-il, en baissant les yeux.
— Mais… s’interroge Martin, de moins en moins à l’aise. Qui es-tu ?
— Tu viens de le dire ! Ton ange ! sourit-il, tandis qu’il se frotte le nez de l’autre main, ne cessant de le dévisager. Moi je sais qui tu es !
— Ah, bon ! Eh bien je suis ravi de l’apprendre, parce que moi je ne sais plus qui je suis.
— Je t’ai vu jouer au théâtre, c’était magnifique. Et puis je suis venu t’écouter lorsque tu as fait ton plaidoyer pour défendre les minorités à l’État.
Martin secoue la tête doucement sans comprendre avant que Ben ne continue :
— J’étais secrétaire du Parti civile. Enfin… si on peut appeler ça un parti civil et si on peut nommer cela une cour de justice. Tu l’avais compris en arrivant n’est-ce pas ?
— Quoi ?
— Que ça ne servirait à rien.
— Je… acquiesce-t-il en fermant son œil gonfle.
— Et tu as raison. Notre sort était déjà scellé à ce moment-là.
— Notre ? Tu veux dire que… tu es… gay ?
— Un peu, mon neveu, PD comme un phoque.
— Enfin… on n’utilise plus ce langage depuis bien longtemps, Ben.
— Hum ! fait-il en tournant la tête dans les quatre coins de la pièce et en lançant un regard complice à deux gars rangeant des armes. Ici, on peut. Chacun dit ce qui lui passe par la tête sans le moindre problème. Chacun peut être celui qu’il est vraiment. Toi aussi tu seras celui que tu es vraiment, Martin ! finit-il, en lâchant sa main pour poser la sienne sur sa joue.

Et voici un dernier que je vous propose en attendant la suite. Un gros morceau coécrit avec Didier Berger. Une magnifique saga et des Garous magnifiques aisi que toutes sortes de créatures…
Extrait inédit Fantazia – Léo, fils de Fenrir
Prologue
Léo
Ma première crise m’a pris lors de la pleine lune, bien sûr. C’est comme ça que ça se passe pour tous. Et c’est mon père qui va en garder les marques et les cicatrices, tant ce fut intense et violent.
C’est ce qui me vaut d’être enfermé ici, dans ce camp, à Fantasya. Je vous expliquerai plus tard de quoi est-ce qu’il en retourne mais rayez tout de suite de votre esprit les images de Mickey Mouse, de fées ou d’hippopotames en tutu, cet endroit n’a rien de féérique. C’est tout le contraire.
Dites-vous, afin de mieux comprendre ma situation, que je suis un gamin dont le haut conseil de notre monde ne sait pas quoi faire et qu’on tente de redresser tant bien que mal pour le museler. Ah oui, j’oubliais de vous dire, je suis un loup-garou. Un loup-garou manqué à en entendre certains et au vu de mon arrivée dans la forteresse, une immense bâtisse imprenable protégée par toutes sortes de sortilèges et où seuls, mis à part les gamins que nous sommes, des fantômes et nos bourreaux de mentors font partie des murs. Mais au-delà de ça, y paraît que d’après le meilleur ami de papa — un loup que tous traitent de chien fou — que je serais l’élu. Celui qui peut faire basculer le haut conseil voire le monde. Seul un garou à ce pouvoir. Un loup-garou HPS plus précisément. Vous non plus vous ne savez pas de quoi je parle ? c’est normal, moi-même je l’ignorais avant que ça me tombe sur la gueule, et croyez-moi, je m’en passerais volontiers. J’ai pas le museau de l’emploi ni la carrure. Qui plus est, je n’ai rien à voir avec les alphas que je côtoyais au lycée Ducroc (ça ne s’invente pas) et qui me faisaient la vie dure. Je revenais souvent balafré et l’arcade sourcilière en sang, tant ces connards s’acharnaient sur moi parce que j’étais différent. Moins costaud et plus cultivé. Peut-être aussi parce que je les regardais différemment et qu’ils l’avaient perçus.
Alors les Loulous qu’en pensez-vous ? Inspirés par cette palette de projets tous plus palpitants les uns que les autres… ?