Et ouais les Loulous ! C’est quoi le coming In ?
Si on parle de coming out à tort et à travers… en long et en large et de toutes les façons… on parle beaucoup moins du coming in, alors que ce dernier me semble tellement plus important et primordial pour passer au coming out, justement. À nouveau le fond du problème recalé au rang de figurant alors que s’il n’y a pas de coming in les conditions pour faire le out reste très compliquées à mon avis.
J’ai la chance d’être un gars en plein accord avec ma nature, et ce, depuis ma tendre enfance, mais j’ai connu des garçons si en désaccord avec eux-mêmes que c’en fut quelque fois bien triste, voire dramatique. Que des relations se brisèrent à cause de cela et j’en fus bien sûr le premier affecté. En premier lieu pour mon Loulou qui semblait tant désemparé et malheureux. Et cela me ramena à ce fameux coming in.
Mais ça veut dire quoi faire son comming in ?
Une réponse à cette question promet déjà un équilibre pour la personne qui se la posera et y trouvera une issue heureuse. Elle est primordiale, nécessaire et déterminante pour l’avenir de chaque personne homosexuelle. Mais pas que… s’accepter tel que l’on est peut aussi parler de physique, de posture, de nom ou toute autre marque déterminante dans faisant de nous ce que l’on est…
Car elle signifie l’acceptation de soi. Mais pour s’accepter tel qu’on est et surtout avec nos ou notre différence et ici, elle est de taille lorsqu’on parle de sexualité, il faut un environnement qui le permette tout comme des gens (proches ou moins proches), qui ne jugent pas en pointant du doigt ce « détail » à chaque fois qu’il leur semble percevoir quelque chose.
Pas facile me direz-vous, et comme vous aurez raison.
Premièrement, parce que nous ne sommes pas encore sortis de ces millénaires judéo-chrétiens empoisonnant la tolérance de l’autre à bien des égards, alors que les adeptes des religions qui en découlent prônent tout le contraire lors de sermons.
Il n’y a que dans la prévention et l’éducation que le salut des personnes différentes trouvera sa place et une fin heureuse pour que cette différence ne soit plus qu’un trait distinctif parmi d’autres. Tant que nous ne sortirons pas de tous ces schémas et ces carcans entravant le bon sens et la tolérance, les gens continueront à pointer de l’index des gays, trans, black ou je ne sais quelle belle diversité que ces étoiles porteront en étant celles et ceux qu’ils sont.

Alors, le coming in deviendra plus facile et le jour où chaque individu n’en aura plus besoin, nous aurons gagné. Mais nous n’en sommes pas là. Pour l’heure, chaque garçon et chaque fille homo qui se verra embourbé dans les doutes doit passer par ce long processus de l’acceptation de soi, avant de le crier plus loin et pour autant qu’il/elle le crie. Un labeur compliqué et pénible, mais qui si on le regarde sous un autre angle, peut amener à une ouverture d’esprit qui pourra nous aider pour la suite. Tout ce travail fait sur nous n’est pas anodin et nous ne questionne pas seulement notre identité sexuelle, il nous questionne sur la vie et notre place dans ce monde, nos aspirations et nos rêves possibles ou que l’on croit impossibles… Que l’on soit en plein accord avec nous-mêmes comme ce fut le cas pour moi ou en parfait désaccord avec les convictions qu’on nous a fourrés dans la tronche, il y a de toute évidence une prise de conscience nécessaire à notre évolution parce que justement, nous nous sentons différents dans ce monde hétéronormé. Si tout ce parcours et ces démarches pouvaient être comptabilisés dans l’évolution de l’être humain, ce serait nous qui ferions le plus avancer les choses, car c’est nous qui nous interrogeons le plus sur les choses de la vie.
Lorsqu’on a la chance d’être bien dans notre peau et nos baskets et qu’on rencontre un jeune qui doit mener ce combat, car c’en est un, n’hésitons jamais à l’aider. Non seulement nous pourrons rendre heureux une personne, mais nous ferons je l’espère, avancer les choses dans une société qui en a encore grand besoin. Pour ma part, j’aime démontrer à cet ami/e que j’aurai pris sous mon aile que même s’il est mal dans sa peau et se sent mis de côté, le parcours qui va l’amener à se révéler va être un atout majeur dans son existence. Même si c’est douloureux et difficile, même s’il a l’impression de gravir l’Everest et se battre contre des moulins à vent, les mécanismes de défense et les stratégies qu’il va devoir créer pour exister tel qu’il est au plus profond de son être peuvent le fortifier et lui permettre par la suite d’affronter les vicissitudes de la vie avec beaucoup plus de désinvolture. Il va trouver lors de ce voyage et se forger des valeurs dont il ne soupçonnait peut-être pas même l’importance.
Vous me direz : facile à dire si l’on est dans un milieu et une famille plus tolérante qu’une autre… Et je vous répondrais que vous avez raison. Mais quelquefois, pour être celui que l’on est et pouvoir jouir de la vie que l’on souhaite tant pouvoir vivre, il faut aller au-delà de cette acceptation de soi, ce qui fût mon cas. Il faut se couper des êtres les plus chers ou du moins, ceux que l’on croyait les plus chers. Il faut du temps pour réaliser lorsqu’on nous inculque le respect et le schéma de la famille modèle que ces mêmes proches sont toxiques et ne souhaitent pas vraiment notre bonheur, mais le bonheur que prône une majorité à la plus grande majorité de gens. Je sais, ce n’est plus du courage à ce niveau et peut sembler du suicide, mais si c’est le prix à payer pour être libre et celle ou celui que l’on est, avec toutes les conséquences que cela signifie, je n’hésite jamais à encourager des compères à le faire. Car de cette terrible décision naîtra le seul être qu’ils rechercheront au cours de leur existence. Et cela en vaut la chandelle. Que cela prenne des années ou que ce soit une évidence, il faut redevenir cet animal ou ce petit enfant ne voulant pas mourir, et pour notre plus grand bien, et nous disant que la décision qu’on va prendre, aussi difficile et incompréhensible pourra-t-elle paraître, sera garante de notre équilibre et de notre salut. Il n’y a qu’à ce prix que nous pourrons espérer être heureux et rencontrer l’amour.
Si avec l’âge, nos performances sexuelles diminueront peut-être, l’amour et la tendresse en feront toujours partie, et çà, c’est le plus important. C’est ce qui restera et marquera un couple solide, un couple ayant nourrit des projets et affronté les tempêtes…

Certains se moquent de ce côté fleur bleu. De ce romantisme niais ou n’étant toléré que pour les filles. Pourtant, vous seriez surpris de constater le nombre de mâles, croyant encore en l’amour et aux sentiments et je ne parle pas que de gays ici. Appréciant les câlins plus que la performance et les extrêmes. De la guimauve je vous dis.
Allez-y donc, les Loulous ! Laissez-vous aller… N’ayez pas honte d’être fleur bleue et de dégouliner de bons sentiments et de gentillesse, votre relation n’en sera que plus intense, et tellement plus constructive…
Soyez doux, soyez sucrés, soyez mielleux à souhait…et moelleux, car ce sont ces moments de tendresse qui resteront le plus gravés dans votre mémoire et non les petits malaises vous ayant fait partir à la renverse après que votre sexe eu explosé, excepté peut-être un ou deux…
Les plans Q et coups d’un soir ne laisseront que peu de marques en vérité, tout au plus un sourire ébauché lorsque nous repenserons à un moment coquin avec quelqu’un que l’on a particulièrement apprécié, mais à côté de ces moments forts que peuvent nous léguer un état amoureux empli de tendresse, ils feront pâle mine voire, s’effaceront dans notre mémoire au fil du temps et des bons moments passés à aimer tendrement plutôt que de baiser indifféremment…

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