Écrire un livre n’est pas anodin et à la portée de tout le monde
Lorsqu’on décide d’écrire un livre, ce n’est pas anodin ni irréfléchi. C’est un acte qui normalement, devrait nous permettre d’évoluer, d’aller de l’avant, de prendre un peu plus confiance en soi suivant le sujet ; un moyen de s’évader pleinement, de délivrer un message gardé pendant longtemps, de vouloir amuser, divertir, interroger, effrayer, etc…
Mais écrire un livre n’est pas à la portée de tout le monde. Pour avoir aidé quelques personnes à vouloir concrétiser ce rêve, on s’est très vite rendu compte avec certains que ça ne le ferait pas. Qu’il faut autre chose qu’une simple idée ou une envie pour arriver à apposer le mot fin après plus de deux-cents pages.
Mais lorsqu’on y arrive, lorsqu’on laisse défiler les pages devant nos yeux ébahis la première fois après l’avoir imprimé, non sans une certaine fierté, c’est une consécration que l’on ressent et un soulagement. Peu importe la qualité, peu importe les fautes et les tournures de phrase, même la mise en page… à ce stade, ce qui compte, ce qui compte vraiment, c’est d’y être arrivé. Enfin. Il en faut de la pugnacité et de la patience, de la détermination et de la volonté. Il en aura fallu de ces remises en question incessantes, de ces introspections entêtantes. Pouvant créer des malaises, amplifier les doutes…
Dans tous les cas, un voyage. Un voyage intense qui marquera à vie. Et le plein d’estime de soi. Car si vous avez été piqué par l’écriture, dites-vous bien qu’il y a une raison à ça. Si vous ne la connaissez pas, l’écriture elle, ne l’ignore pas.
Soyez indulgent avec vous-même, regardez en arrière, toutes ces semaines, ces mois ou ces années de création. Constatez tout ce que cette expérience vous a appris, à commencer par la patience et la tolérance face à vos maladresses.
Les gens ne réalisent pas ce qu’un auteur, et peu importe son acabit, y met dans cette entreprise, car s’en est une, à n’en pas douter. Une entreprise qu’il faut gérer, structurer pour la mener à bon port.
Je suis toujours surpris de constater avec quelle virulence certains démontent certains auteurs ; j’en ai défendu quelques-uns, pour ne pas les laisser avec autant d’amertume que les retours pouvaient laisser entendre. Et je ne vous parle pas d’auteur autopublié sur amazon, non. Je parle juste d’auteurs ayant déposé leur œuvre sur une plateforme gratuite pour se frotter aux avis des autres. Ce que j’ai pu y voir m’a donné froid dans le dos bien des fois, même si le plus souvent les critiques étaient fondées, mais il y a la manière comme dans tout.
Il faut dire que lorsqu’un auteur termine son livre, il ressent quelque chose qui le porte, qui l’a fait grandir, qui lui a permis de mieux s’aimer, d’être indulgent avec lui-même. Alors bien sûr, il n’est pas préparé à un déluge. À la déferlante qui peut s’abattre sur son livre… aussi, mieux vaut-il être préparé et savoir que dès qu’il mettra son roman aux yeux du monde, il s’exposera. De manière impudique le plus souvent et bien malgré lui, car il n’y aura aucune frontière, aucun tri possible et c’est tant mieux. Même si ça peut faire mal. Bien sûr, lorsqu’un auteur traite d’un vécu, c’est là que le bât blesse le plus lorsque les critiques se veulent virulentes. Parce que ce n’est pas seulement le livre que l’on attaque, mais aussi l’auteur. Et peu importe les raisons finalement, à ce stade, l’auteur le prendra pour lui et que pour lui. Et toute la bienveillance qu’il s’était accordée durant son cycle de création peut retomber en un claquement de mots cinglants.
Il ne doit pas oublier cependant, et malgré toute la déception emmagasinée, qu’il y est arrivé. Qu’il l’a fait. Qu’il a réussi à écrire ces deux-cents foutues pages et qu’il y a pris plaisir et c’est ça le principal. Peu importe le reste, tous ces bourdonnements de mécontentement et de critiques justifiées ou pas, si vous l’avez proposé aux yeux de tous et gratuitement qui plus est, c’est aussi, et vous ne devez pas l’oublier un acte de générosité et ce n’est pas rien. Et si vous avez pu donner, ce bout de vous, c’est que cette aventure vous l’aura permis, vous en aura donné la force. Sauter le pas. Sauter dans le vide et l’inconnu. Et si vous y êtes arrivé pour une entreprise aussi compliquée que l’écriture d’un livre, imaginez tout ce que vous serez capable de faire dans votre vie…
Je vous laisse sur cette dernière réflexion.
Puisque vous êtes ici, découvrez cette belle histoire de garçons grâce à mon dernier roman qui semble beaucoup plaire aux lectrices et lecteurs :