Non, je n’ai pas oublié et vous non plus apparemment, de vous donner des nouvelles de ce roman bouleversant à bien des égards. D’abord parce qu’il me touche bien sur personnellement puisque je rends hommage à un ami et son parcours m’ayant marqué profondément. Une entaille à vie.
Ensuite, parce que le sujet est enfin traité avec un peu plus de sincérité aujourd’hui. Moins d’hypocrisie, ce que je n’aurais pas pu faire il y a encore dix ou même cinq ans en arrière.
Oui, j’ai pris du retard. J’ai bcp de peine à travailler sur ce pan d’existence d’un ami qui m’a tellement touché et je vous demande d’être patient. Sa publication ne sera pas pour cette année je pense mais pour 2022.
Toutefois, n’étant pas un bourreau ni un sadique, je tiens à vous donner ce cadeau en attendant. Sous réserve de changement bien sûr, le début d’un livre étant très souvent travaillé et retravaillé. Mais vous pourrez vous faire une idée…
Extrait inédit :

Fuir pour ne pas mourir
Valentino est assailli par des odeurs de fritures, de coriandre et de thym, de cigarette et de parfum grossier. Il vient d’avoir dix-sept ans, des rêves plein la tête et le cœur empli d’espoir. Des rêves qu’il compte bien réaliser en ce jour le plus chaud de juillet.
Il ressent la torpeur de l’été. Suffoquant, étouffant, chacun tentant de dissimuler sa sueur ; maladroitement le plus souvent.
Il observe tout ce petit monde faisant des va-et-vient d’un wagon à l’autre. Il s’est engouffré dans le régional de trois heures trente. Discrètement. Furtivement et en espérant que Giuseppe, le chef de gare, ne prenne pas garde à sa présence dans ce compartiment. Un copain de son père venant boire une grappa deux fois par semaine à la maison et passant en revue les nouvelles locales et les voisins. N’hésitant jamais à crucifier les femmes légères et les hommes infidèles. Là-bas plus qu’ailleurs, la famille est sacrée, les apparences à n’entacher pour rien au monde. Les pauvres fous.
Le convoi est arrivé avec une heure de retard, mais ce n’est pas grave. Pas grave du tout là où il va, car il ne compte pas revenir. Assurément et sans la moindre hésitation il veut aller de l’avant pour ne jamais plus se retourner vers cette partie du monde. Sur ce pan de son existence.
Il laisse les siens, sa chair, son sang à sa terre. À ces Pouilles profondes et chaudes. À ses mœurs, ses joies et ses peines, sa dureté rurale et sa simplicité. Simple, du tout au tout. Si simple, qu’on ne se pose pas de questions et qu’on fait ce qu’on nous dit de faire comme si nous n’avions que les nôtres en référence au monde. Ayant pour seul exotisme l’effigie mal retranscrite d’une marque brodée sur un tee-shirt de mauvaise facture. Valentino s’y accroche à ce petit fauve usé, même si tout n’est que pâle falsification. Il croit en ce petit léopard lui indiquant le pas à suivre. L’invitant à se joindre à ses aspirations d’expansion ; et c’est ce qu’il fait en ce jour de canicule, non sans appréhension.
Pour patienter, des projets plein d’émotions vous attendent n’hésitez pas à aller consulter ma page pour découvrir les précommandes des prochains romans et nouvelles :
