Parole au Héros
— Bonjour, Arnaud, quel est ton état d’esprit actuel ?
—Je suis très heureux que cette nouvelle soit enfin publiée.
—Peux-tu te présenter en quelques mots ?
—Je m’appelle Arnaud, j’ai bientôt la trentaine, je suis un dur à cuir, mais un gentil. J’ai connu des moments très difficiles qui m’ont encore plus modelé ma tête. Au niveau physique, je suis puissant et sportif. Je suis un romantique, mais je le cache.
—Quelle est ton histoire ?
—Cette nouvelle raconte mon parcours depuis ma naissance et me suit jusqu’à aujourd’hui. Je suis né d’une mère enfant d’à peine dix-sept ans et d’un père dur et violent. Un homophobe de première, m’ayant toujours perçut comme un rival. Il semble avoir regretté dès le premier jour de ma naissance ma venue. Ma mère nous a quittés lorsque j’étais encore très jeune, ne supportant plus ce con. J’ai dû me débrouiller avec mon père et ce ne fut pas simple. Voulant lui plaire, qu’il soit fier de moi, j’ai fait des sports aussi violents que la boxe ou le foot pour y arriver, sans succès. Lui était un boxeur pro, mais jamais il n’est venu me regarder combattre.
Lorsque j’ai rencontré Simon, mon voisin de quartier, ce fut un choc. Je suis tombé immédiatement amoureux de lui et c’était réciproque. Lorsqu’il m’a volé un baiser dans les escaliers un jour, mon père nous a surpris et m’a violemment tabassé, en me traitant de pédé. J’ai cru mourir, mais c’était sans compter sur mon corps qui s’est rebellé et l’a mis à terre. J’ai craint le pire, tant j’avais la haine. Lorsque j’ai vu mon ombre sur le mur, enserrer le cou de ce salaud, j’ai eu très peur. Je me suis enfui pour ne plus jamais revenir. J’ai été dans une sorte de refuge, mais ça m’a déprimé, pour finir dans une famille d’accueil m’ayant soutenu du mieux qu’ils purent.
—Est-il vrai que ton histoire contée est le fruit d’un travail à quatre mains ?
—C’est le travail de deux cerveaux, quatre mains et dix doigts. De deux vécus, mais surtout de l’un d’eux. Tom a apporté sa sensibilité et sa patte pour calmer la colère que son collègue pouvait éprouver à certains passages.
—Peux-tu nous en dire plus sur les deux autres mains ?
—Malheureusement, c’est un gars pudique et plutôt discret. Il a été ému de partager cette histoire avec Tom, car mine de rien, et il ne faut pas l’oublier lorsqu’on lit cette nouvelle, tout est parti d’un ex qui devait boire pour faire l’amour avec les deux autres mains tant il avait de la peine à s’accepter. Il était boxeur, d’où cette histoire.
—Comment décrirais-tu ton Simon ?
—Simon est un garçon lumineux, d’origine méditerranéenne. Il est très beau, mais surtout très gentil. Je n’ai pas de mot pouvant mieux le décrire. Tout ce que je peux dire ici, c’est qu’il a toujours su ce qu’il faisait, même au début de notre relation.
—Est-il vrai que ce récit n’est pas que fictif pour l’un des auteurs ?
—Oui, comme je l’ai mentionné plus haut, elle est tirée de son vécu, d’un pan de son existence et d’une relation vécue qui le marqua. Du reste, cette nouvelle est dédiée à cette personne.
—Crois-tu que cela a été pénible d’écrire sur ce problème ?
—Je pense que revivre des moments pénibles comme son ex a vécu a été très compliqué à certains moments. L’émotion qui se dégage de ce texte en est tout simplement la preuve.
—Que penses-tu des parents démissionnaires comme ce fut le cas pour toi ?
—Ça me désole et me rend furax.
—Que dirais-tu aux jeunes à qui ça arrive ?
—Qu’il faut croire en eux et ne jamais baisser les bras. Que si quelqu’un, et en l’occurrence un parent les dénigre, ce n’est pas eux qui ne valent pas grand-chose, mais bien ces bourreaux. Il faut croire en soi, ne pas lâcher l’affaire et aller vers les gens. Je me suis replié sur moi-même au début et ça a été encore plus compliqué après coup d’avoir des semblants de relations.
—Simon est-il ton genre ?
—Simon est l’homme de ma vie. Après, qu’il soit mon genre d’homme ou pas, je n’y ai jamais pensé. Tout s’est fait naturellement et sans qu’on se pose cette question lui et moi.
—Il t’a rendu dingue ?
—Attendre son premier baiser a été une vraie torture pour moi. Oser le prendre dans mes bras, un gros chalenge, sentir son souffle et caresser son corps a été une vraie révélation, une évidence.
—Qu’est-ce que tu dirais pour donner envie de lire ton histoire ?
—Que ce problème devrait inquiéter tout le monde. Pas seulement celles et ceux à qui ça arrive, mais tous les autres. Tant que les uns et les autres ne prendront soin de tous ceux qui nous entourent, nous ne pourrons pas vivre en harmonie.
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