Se sentir une minorité au sein d’une minorité

On imagine le milieu très accueillant parce qu’il est festif et rempli d’insouciance… mais cette image représente-t-elle vraiment ce que vivent les gays. Tous les gays… Ou n’est-ce qu’une image de façade pour montrer que malgré les aléas de la vie, les virus, l’homophobie et la violence nous voulons montrer une image positive de nos vies comme pour faire un pied de nez à celles et ceux qui nous méprisent..?

Je ne surprendrai personne ici, en disant que malheureusement cette image reste une belle image, ne correspondant pas vraiment à tous les mecs gays. Un pourcentage de garçons préférant le calme, la nature, le concret et la simplicité ne se retrouvent pas dans ce genre de clichés. Ils se sentent même parfois exclus du reste de la meute et en « souffrent »… désespérant de trouver chaussures à leurs pieds… subissant les critiques des gays se trouvant dans la mouvance des villes…

Ils peut y avoir une espèce d’aversion réciproque au mode de vie de l’autre. Pour la simple et bonne raison qu’ils n’ont pas du tout les mêmes centres d’intérêts…

Il est difficile de vivre en harmonie avec soi-même lorsqu’on est déjà différent par notre sexualité, mais si en plus on l’est au sein de notre « groupe » aspirant aux mêmes désirs que nous… cela peut être encore plus compliqué.

Il peut y avoir des situations cocasses et cruelles, un certain racisme envers ceux qui ne se plient pas aux diktats de la mode ou du monde de la nuit par exemple… Une espèce de ségrégation naturelle faisant comprendre à ces petits paysans venant s’encanailler dans les bars les week-ends, qu’ils ne feront jamais partie de leur monde… Si si, ça existe.

Pas facile dans ces conditions de trouver un amoureux. D’être heureux, même si les garçons les plus flashy et empapillotés ne le sont peut-être pas davantage.

Ce que je veux dire par là, c’est qu’au lieu d’appliquer la tolérance qu’ils exigent de la société et à fortiori de la catégorie dite « normale », ils démontrent par ce genre de comportement que le mot tolérance n’est pas utilisé de la même manière et n’a pas forcément le même sens suivant que ce genre de gars hautins parlent à un gays venu de la campagne ou à un gay de la ville. C’est un peu dommage de montrer si peu d’ouverture d’esprit alors qu’ils devraient montrer l’exemple à la masse…

Après, me direz-vous, ces garçons marginaux dans la marginalité sont souvent des loups solitaires… des gars n’ayant guère besoin des autres et débrouilles, des aventuriers, mais pas tous… Pour ceux qui ne le sont pas et qui subissent ce genre de dédain de la part de compères, j’imagine que cela doit être dur. Surtout pour les plus jeunes. Dur de se référencer à ce milieu lorsqu’il nous rejette… Alors, les harpies qui n’avez pas votre langue dans votre poche, tournez votre langue sept fois dans votre joli bouche avant de mésestimer un gay luron fraîchement arrivé en ville, et de cracher votre venin. Si vous y arrivez, essayez de vous intéresser à quelqu’un d’autre que vous-même en lui faisant l’honneur de l’écouter un petit moment… vous serez peut-être surpris…Vous trouverez surtout quelque chose qui vous fait défaut : de la profondeur… Vous ne l’avez pas vue venir celle-là… mais encore faudra-t-il que vous puissiez l’apprécier…

Ne jugez jamais avant de connaître le Loulou qui viendra se planter devant vous en espérant avoir trouver un ami compréhensif, sa vie pourrait vous bouleverser plus que vous ne le pensiez…

EN référence, je vous offre cet extrait du premier tome de la série S’Wonderful. Romain parle justement de ce petit bémol avec justesse et objectivité… À méditer…

EXTRAIT DE S’WONDERFUL – Petits Désastres Heureux

« Je ne pense pas que tu aurais supporté, Paul, tu es un peu trop douillet et peureux pour cela. Ne serait-ce qu’envers les bestioles. Je ne joue pas à l’homme fier, je tire juste un constat sans être condescendant. Tu me connais. Tu sais comment je fonctionne, combien j’aime patauger dans la gadoue. Du reste, ça m’a bien souvent desservi d’être un gars plus près de la nature que des magasins de mode. Je ne dis pas que tous les gays sont intéressés par la mode, mais il y en a beaucoup. Bien moins d’énergumènes prêts à partir à l’aventure sac en bandoulière dans la jungle, à se sentir parfaitement à l’aise en forêt, ou comme ici dans un désert.

Je ne dirais pas que j’ai souffert, c’est un mot bien trop fort pour décrire cette petite forme de « racisme » au milieu de mes pairs. Mais j’avoue que lorsque j’ai vécu en ville, je n’étais pas le plus heureux des hommes, le manque de mecs me correspondant et leur sophistication représentant le plus grand nombre d’amants potentiels.

Chaque fois que je pensais avoir trouvé la perle rare, celui épousant la même philosophie que moi, je me vautrais et repartais pour une déception de plus. Tu sais, ce premier rendez-vous où l’on fait tout pour plaire à l’autre, quitte à se travestir pour paraître la personne qu’on attend et qu’on espère être, mais qu’on ne sera jamais. Je l’ai fait, ça m’est arrivé, et curieusement pour nous deux, Paul, il n’y eut aucun emportement du genre. J’avoue m’être passablement ennuyé dans les quelques folles soirées où je fus invité. Jamais avec toi.

J’admets que Tapetland ne m’a jamais vraiment séduit. Jamais vraiment correspondu. Du reste, certains me l’ont fait savoir, pas forcément de la manière la plus agréable.

J’ai toujours été une minorité dans la minorité. Je ne me suis jamais considéré avant tout comme gay, même si je le suis. Juste comme un homme. Là est peut-être le problème ou le détail qui faisait grincer les dents de mes congénères.

Je trouve certains homos tellement axés sur tout ce qui touche à la culture gay et tout le reste, que les autres qui ne pensent pas comme eux ne semblent pas dignes de faire partie du paysage des genres. Et encore bien moins de leur agenda. J’ai des relations qui se sont cassées uniquement parce que je ne répondais pas aux critères auxquels les gars s’identifiaient. J’en suis resté sans voix.

Certains se plaignent qu’on les ségrégue alors qu’ils font exactement la même chose avec leurs pairs. C’est à n’y rien comprendre. Il y en a qui estiment que des gars comme nous ne font rien pour faire avancer la cause des gays, alors que vivre en couple en rase campagne et s’impliquer dans la vie sociale de tous les jours est peut-être bien plus militant que n’importe quelle autre action. Ils devraient y songer.

Avec toi, Paul, j’ai été d’abord un mec avant d’être un homo. Et en cela notre relation partait déjà sur de bonnes bases. Je veux dire par là que tu ne t’es pas maqué avec moi parce que j’étais un militant ou un adepte des fringues de Zara, mais juste parce que c’était moi.

Je sais, ça fait un peu cliché. Mais nous pouvons nous permettre de le dire, nous avons assez d’expérience pour nous positionner. Ce serait mentir que d’éluder ce genre de comportement. »

Vous pouvez découvrir les deux premiers tomes de cette série bouleversante, le troisième va arriver ce printemps… Sur ce lien ci-dessous :

https://www.amazon.fr/dp/B09ZP9YJST?binding=kindle_edition&ref=dbs_dp_rwt_sb_pc_tukn

Publié par tomhuxleyauteur

Enfant, j'imaginais déjà des histoires pleines de personnages hauts en couleurs, que je racontais à tous ceux qui croisaient ma route. Depuis lors, j'ai fait évoluer mes récits, les rendant plus complexes, et les partageant ainsi avec un public plus large. En tant que narrateur, je tire profit de mon imagination et mon sens créatif pour raconter des histoires captivantes et divertissantes. C'est tout naturellement que je me suis porté vers l'érotisme et la sensualité. Sans tomber dans la vulgarité je préfère la poésie plutôt que d'être trop explicite. Même si de nombreuses scènes torrides vous feront à n'en pas douter, avoir des sueurs. Je décris les désirs sexuels comme des personnages à part entière et je les laisse évoluer au gré des situations.

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