Quand les paysages deviennent personnages : écrire avec la terre dans les veines

Il y a des écrivains qui commencent une histoire par une idée, une scène, un dialogue. Moi, il arrive souvent que cela commence par un paysage. Une ambiance…

Un souffle.
Une couleur.
Une étendue.
Un silence particulier.
Avant même de savoir qui parlera dans le livre, ou ce qu’il va s’y passer, il y a un endroit. Un décor. Un sol. Une météo. Une façon de respirer l’air. Pour moi, l’écriture est géographique avant d’être narrative. C’est viscéral. Je ne peux pas imaginer un personnage sans d’abord sentir d’où il vient. Ou plutôt : où il marche, où il dort, où il rêve.
J’ai toujours pensé que les lieux façonnent les êtres. Que les paysages influencent les tempéraments, les désirs, les silences. Et qu’en littérature, le décor n’est jamais un simple fond. Il est là, vivant. Il respire. Il bouscule. Il enveloppe. Il devient presque un personnage invisible, qui murmure au lecteur ce que les autres ne disent pas.
Le Canada : coup de foudre au nord du cœur
Quand j’ai commencé à écrire mes premiers textes, le Canada s’est imposé comme une évidence. Pas un choix stratégique. Pas une coquetterie d’auteur en quête d’exotisme. Non. Juste un élan profond, une mémoire du corps. Car j’y ai vécu. J’y ai aimé. J’y ai appris à marcher autrement, à respirer plus large. et j’y retournerai tant que je le pourrai…
Ce pays m’a profondément marqué. Les grands espaces, les lacs glacés, les forêts qui n’en finissent plus, les ciels lourds ou fendus d’or — tout cela est entré en moi sans que je m’en rende compte. Le petit nomade que je suis est devenu sédentaire à deux reprises pour inspirer l’air frais de tels espaces…. et aimer celui que j’avais envie d’aimer… C’est devenu un rythme, une musique de fond à laquelle je reviens sans cesse. Une sorte de matrice.
J’ai eu deux relations là-bas, des histoires tendres, lumineuses, intenses… L’une d’elle voulait que mon mec se nomme un « chum » comme ils disent au Quebec. Mon chum, comme on dit au Québec. C’est un mot que j’adore. Il contient quelque chose d’enfantin et de fidèle. Et si cette relation appartient aujourd’hui à un passé apaisé, comme celle vécue de l’autre côté de ce continent, elle a laissé en moi une empreinte douce — et une série d’images qu’aucun appareil photo n’aurait pu capturer.
Je crois que c’est là, dans ce pays vaste comme une respiration sans fin, que j’ai commencé à comprendre le lien entre amour et territoire. Entre solitude et grandeur. Entre la rudesse du climat et la chaleur des cœurs. J’espère, du fond du cœur, que ces sensations passent dans mes textes. Que les lecteurs sentent, en filigrane, cette passion pour les paysages qui débordent.
Photo de Arnab Chaudhuri sur Pexels.com
L’espace, la respiration, la résonance
Il y a dans les pays nord-américains, et particulièrement au Canada et dans certaines régions des États-Unis, une manière d’exister qui déplace les repères européens. L’espace y est roi. Le silence y est noble. Le rapport au temps, différent. et le sentiment de liberté palpable à souhait…
Quand j’écris des scènes dans ces décors, mes personnages marchent autrement. Ils pensent différemment. Ils habitent le monde avec un rapport au vide et à la nature qui transforme leur langage, leur rapport à eux-mêmes, aux autres.C’est comme si la géographie imposait un rythme émotionnel. Une densité particulière.
Et ce n’est pas seulement une question de surface. Ce n’est pas juste que « c’est grand ». C’est que ça nous rend libre. Et c’est parfois écrasant. Il y a un vertige salutaire à placer ses personnages dans des lieux où ils ne sont plus le centre de rien. Où la nature leur rappelle, humblement, qu’ils sont minuscules. Et pourtant capables de beauté. En partant avec une telle base on a déjà me semble-t-il de belles valeurs à faire passer dans un texte…
Votre serviteur… pour vos lectures et je l’espère, d’agréables moments…
La nature comme miroir : un personnage à part entière
Dans tous mes romans — même ceux qui ne se passent pas en Amérique du Nord — la nature a un rôle central. Elle est parfois refuge, parfois menace. Elle guérit, elle révèle, elle encercle, elle pousse au bord. Pour moi, elle n’est pas un décor : elle agit. Elle écoute. Elle murmure. Elle résiste.
Prenez Lune de Fioul, par exemple. Ce roman se déroule entre l’Écosse et l’Irlande, deux terres rugueuses, vibrantes, battues par les vents. Deux territoires qui m’ont bouleversé. Là aussi, j’ai cherché à faire ressentir une bouffée d’air frais. Pas seulement en décrivant les collines ou les falaises, mais en laissant ces lieux imprégner l’âme des personnages.
Car ce que j’aime dans ces régions, c’est leur capacité à produire des êtres complexes, mélancoliques, rêveurs mais enracinés. Des hommes et des femmes qui portent en eux la mémoire du sol, la violence des saisons, la beauté des silences marins.
Le caractère des personnages et leurs terres d’origine
Ce n’est pas un hasard, à mon sens, si un personnage venu du Wyoming n’a pas la même posture qu’un autre né à Naples ou à Kyoto. Le paysage intérieur des gens — leur manière d’aimer, de parler, de fuir — répond toujours au paysage extérieur. Il y a un lien organique entre la terre et la psyché. Entre la lumière du ciel et les ombres d’un cœur.
C’est pourquoi j’accorde toujours beaucoup d’attention aux lieux. Je ne choisis jamais un endroit au hasard. Il doit faire écho. Il doit révéler quelque chose d’invisible chez le personnage. Il peut être en accord parfait avec lui, ou au contraire le mettre à l’épreuve. Mais jamais il n’est neutre.
Un personnage new-yorkais aura une forme d’énergie urbaine, tendue, rapide, qui n’existe pas chez un homme élevé entre pins et grizzlys. De même, un jeune homme ayant grandi dans les Highlands portera en lui la solitude des hauteurs, une forme de fierté calme et sauvage. Ces nuances, je les cherche, je les travaille. Et je les laisse m’inspirer des histoires qu’on ne pourrait raconter ailleurs.
Écrire, c’est aussi cartographier
Je dis souvent que j’écris avec un carnet et une boussole. Pas pour construire une carte géographique, mais une carte émotionnelle du monde. Écrire, pour moi, c’est tracer des itinéraires. Dessiner des chemins de fuite, des routes du cœur, des sentiers de pensée.
Chaque roman est un voyage. Une géographie intérieure projetée à l’extérieur. Et ce que je cherche, dans chacun d’eux, c’est une cohérence entre l’âme du personnage et le lieu où il évolue. Il n’est pas rare que je modifie entièrement le décor d’un livre en cours de route, parce que soudain, je comprends que mon héros ne peut pas exister dans ce paysage-là. Il lui faut autre chose. Une forêt plus dense. Une ville plus sale. Une mer plus vaste.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui encore, je reviens sans cesse aux grands espaces. Ce n’est pas une obsession. C’est une fidélité. Une nécessité. Dans le tumulte du monde, je ressens le besoin d’écrire des histoires où l’on entend encore le vent dans les branches, où l’on peut marcher sans croiser personne pendant des heures, où les bêtes ont leur place, où le ciel compte.
Même si mes intrigues deviennent plus complexes, plus humaines, parfois plus urbaines, je reviens toujours à la terre.C’est elle qui me remet les pieds dedans. Qui m’empêche de faire du bruit pour rien. Qui me rappelle que les mots doivent respirer. Qu’ils ont besoin d’air.
Pour conclure
Les décors ne sont pas un caprice de styliste. Ce sont des catalyseurs d’émotion, des révélateurs d’identité, des moteurs de fiction. Ils influencent tout : le rythme, la syntaxe, le vocabulaire, les silences entre les phrases.
J’écris avec les arbres. Avec les plaines. Avec la pluie.
J’écris avec la carte du monde dans les veines.
Et tant que mes personnages auront besoin de respirer, je leur donnerai des paysages assez vastes pour contenir leurs silences.
PROFITEZ DE CETTE VERSION REVISITÉE ET RÉÉDITÉE DANS SON INTÉGRALITÉ DE MES TONTONS FRINGANTS POUR DÉCOUVRIR DES PAYSAGES ÉPOUSTOUFLANTS …
LAISSEZ-VOUS SÉDUIRE PAR CE ROMAN TOUT EN ÉMOTION. UNE HISTOIRE DE COUPLE QUI VA DEVENIR UNE HISTOIRE DE FAMILLE, UNE HISTOIRE D’UN ONCLE ET D’UN NEVEU… D’UN ONCLE ET DE SON COMPAGNON… UNE MAGNIFIQUE ROMANCE MM ENTRE DEUX HOMMES DIFFICILEMENT COMPATIBLES ET NOURRISSANT CHACUN UN LOURD SECRET…

VOUS ALLEZ RIRE, PLEURER, ÊTRE AGACÉ/ÉE, RAGER ET AIMER TOUT EN VOUS LAISSANT SÉDUIRE PAR LES DÉCORS GRANDIOSES D’UNE AMÉRIQUE TOUCHANTE ET NATURELLE…

RETROUVEZ WILL ET ETHAN DANS CETTE HISTOIRE DÉCAPANTE ET PLEINE DE REBONDISSEMENTS… UN VOYAGE INITIATIQUE POUR DENIS, UN ROAD TRIP INCROYABLE POUR SON ONCLE, COMPLÉTEMENT CHAMBOULÉE PAR L’AVENUE DE SON NEVEU.

Résumé :

Will vit à Sausalito, dans la baie de San Francisco. Lorsqu’il accepte de prendre sous son aile son neveu venu de France et récemment orphelin, c’est tout un pan de son passé qui lui explose en pleine figure. Routier à ses heures, il va emmener Denis dans son truck et lui faire découvrir du pays, malgré son couple battant de l’aile, Ethan, son compagnon et artiste peintre, étant fatigué de ces va-et-vient perpétuels n’amenant à rien. Lui rêve d’une relation plus stable, même s’il sait qu’il n’est pas un cadeau. De ruptures en promesses sur l’oreiller, la confiance s’effrite entre les deux hommes. Ayant de la peine à assumer ce qu’il éprouve pour Ethy, Will se dérobe à chaque fois qu’un semblant de tendresse les unit, aggravant toujours un peu plus la situation. L’arrivée de ce gamin dans leur vie, si cela va générer d’autres conflits, va peut-être leur permettre d’appréhender leur histoire sous un autre angle. Denis va s’avérer malgré lui être le décodeur leur permettant de communiquer autrement qu’en s’engueulant et d’envisager un avenir commun. D’affronter chacun de leur côté leurs démons, pour pouvoir avancer et se tourner vers l’avenir, à deux.

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Publié par tomhuxleyauteur

Enfant, j'imaginais déjà des histoires pleines de personnages hauts en couleurs, que je racontais à tous ceux qui croisaient ma route. Depuis lors, j'ai fait évoluer mes récits, les rendant plus complexes, et les partageant ainsi avec un public plus large. En tant que narrateur, je tire profit de mon imagination et mon sens créatif pour raconter des histoires captivantes et divertissantes. C'est tout naturellement que je me suis porté vers l'érotisme et la sensualité. Sans tomber dans la vulgarité je préfère la poésie plutôt que d'être trop explicite. Même si de nombreuses scènes torrides vous feront à n'en pas douter, avoir des sueurs. Je décris les désirs sexuels comme des personnages à part entière et je les laisse évoluer au gré des situations.

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